La pépite du cinéma ivoirien, Ursula Koffi est à pied d’œuvre pour la réussite de la 1ère édition du festival du film des 18 montagnes qui se tiendra à Man. Cette actrice et réalisatrice s’ouvre à cœur joie pour écrire les pages de son aventure dans le 7e art.
Pourquoi un festival du cinéma en pleine région montagneuse ?
Le festival du film des 18 montagnes comme son nom l’indique se déroule dans la région du Tonpki précisément à Man. Notre choix s’est porté sur cette ville parce que c’est d’abord ma ville natale et le deuxième commissaire général est également originaire de la ville de Man. Nous avons voulu rendre hommage à cette belle localité qui nous a vue éclore et qui a mis en nous l’amour de l’art précisément du cinéma. Cette ville est en plein développement grâce aux efforts du gouvernement et de la mairie dirigée par Aboubakar Fofana et nous voulons apporter notre pierre à l’édifice. Il s’agit également de partager notre passion et surtout de créer des vocations à travers ce festival
En plein covid-19, pensez-vous que le festival répond aux attentes du public ?
La pandémie du covd-19 bat son plein dans le monde entier mais nous essayons de vivre. Elle a fragilisé toutes nos activités cinématographiques l’an dernier. Mais le public nous attend. Nous le savons par leurs différentes réactions. Nous avons voulu être patiente mais le covid-19 nous a appris à réinventer notre manière d’agir. Nous allons tenir le festival en respectant les mesures barrières. Vous savez, on dit du cinéma qu’il est un art, or l’art ne meurt pas. Donc nous croyons fermement que ce festival survivra.
Quelles sont les grandes articulations de cette édition ?
Le festival s’articulera autour de 5 axes majeurs pour cette édition. Concernant le 1er axe, nous ferons des projections de films dans toute la ville, vous savez que l’ouest a été perturbé par la crise post-électorale et la population manoise est en train de se reconstruire. Donc pour nous, l’objectif ici est de refaire vivre des moments de cohésion, de paix et de partage à la population de Man en général et aux cinéphiles en particulier. Vous convenez avec moi que la jeunesse occupe un choix important dans notre société. La plupart des jeunes ont une passion pour l’image et le son et on a besoin de formation. Nous envisagerons pour le 2è axe, de miser plus sur la formation. Quand nous parlons de formation, nous faisons allusion aux conférences données par des devanciers du 7è art, et également des formations en réalisation, en écriture de scénario par le docteur Boni Assié. Enfin en photographie par Ousmane Fatiga. Le 3è axe est l’expérimentation cinématographique. Tourner un film paraît simple. Mais en réalité, c’est un métier qui respecte beaucoup d’exigences et de principes. Il s’agira pour nous de faire des tournages dans le cadre du laboratoire de création, pour permettre aux cinéphiles de faire des petits films en valorisant la région à travers les films. Pour le 4è axe de notre activité, c’est la compétition. Le moyen pour nous de valoriser les artistes du domaine. Nous avons 13 films en compétition. Tant des fictions et des documentaires. De thématiques diverses, nous récompenserons plusieurs parmi ces œuvres. Notons que ces productions viennent de différents pays tels que la France, le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Cameroun etc. Enfin, le 5ème axe sera le tourisme. Les festivaliers visiteront la ville afin d’être des ambassadeurs de cette région partout où ils iront.
Quels sont les atouts touristiques et cinématographiques de la région du Tonpki ?
Les atouts de cette région sont multiples. Nous avons d’abord une population hospitalière qui permet de s’intégrer facilement. Ensuite un paysage féerique, il y a plus de 5 cascades, des ponts de lianes, des chaînes de montagnes extraordinaires pour ne citer que ceux-ci. Sa diversité culturelle et ethnologique peint cette région de beaucoup de valeurs que nous voulons faire découvrir au grand public. Pour le cinéma, l’idéal est d’avoir un décor naturellement magnifique et une diversité culturelle pour vendre encore plus de rêves aux téléspectateurs.
Avez-vous les ressources humaines et financières pour aller au terme de votre projet ?
Pour ce festival, nous avons les ressources humaines. Vu les bénévoles qui sont en attente pour la bonne marche de l’événement. Le volet financier n’est pas totalement acquis à cause de la pandémie à covid-19 qui a fragilisé nos sponsors mais nous restons confiante tout en espérant leur réengagement pour que la fête du 7è art dans la région de Tonpki soit belle.
Entretien réalisé par
A.D.N.